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TOP 10
DES IDEES DE LECTURES (livres en stock )
01
Starlight - Richard Wagamese - editions zoe
Quand Starlight ne s'occupe pas de la ferme avec son meilleur ami Eugene, il part photographier la vie sauvage au coeur des forêts canadiennes. Mais son existence rude et solitaire change lorsqu'il recueille sous son toit Emmy et sa fillette Winnie, prêtes à tout pour rompre avec une vie sinistrée. Pour redonner confiance aux deux fugitives, Starlight les emmène dans la nature, leur apprend à s'en faire une amie. Au fil de cette initiation, les plaies vont se refermer, la douleur va laisser place à l'apaisement, et à l'amour. Mais c'est sans compter Cadotte, l'ex brutal et alcoolique d'Emmy, qui sillonne l'Ouest canadien en quête de vengeance. Roman laissé inachevé à la mort de son auteur, Starlight déploie la poésie lumineuse et l'exceptionnel don de conteur de Richard Wagamese.
02
Les fleurs de l'ombre - Tatiana de Rosnay- Robert Laffont /Heloise d'ormesson
La romancière Clarissa Katsef quitte son mari à la suite d'une découverte qui l'a profondément bouleversée et peine à trouver un nouveau toit. La chance semble tourner lorsqu'elle est admise, contre toute attente, dans la très convoitée résidence pour artistes CASA. Mais est-ce vraiment une chance ? Après quelques jours passés dans son superbe appartement, au huitième étage d'un immeuble ultramoderne, elle éprouve un malaise diffus, le sentiment d'être observée en permanence. Ses nuits sont agitées, des traumatismes passés reviennent la hanter. Qui se cache derrière CASA, projet à visée philanthropique ? Que veut vraiment ce « bienfaiteur » ? Affaiblie par le drame qui a fait imploser son mariage, tenaillée par le doute, Clarissa s'interroge. A-t-elle raison de se méfier ou cède-t-elle à la paranoïa, victime d'une imagination beaucoup trop fertile ?
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03
Double fond de Elsa Osario ( Métailié)
Qui est Juana ? Une militante révolutionnaire qui a trahi ? Une mère qui échange sa vie contre celle de son enfant ? Ou la prisonnière d’un cauchemar qui tente de survivre ?
Une femme, médecin sans histoire, est retrouvée noyée près de Saint-Nazaire. La jeune journaliste locale ne croit pas à la thèse du suicide et remonte le fil : elle découvre l’horreur de la dictature argentine, et un étrange échange de mails entre un jeune homme en colère et une femme qui a bien connu cette période.
Parallèlement, une mère raconte à son fils pourquoi il a dû grandir sans elle. Perdue dans les marécages de la dictature militaire, cette militante révolutionnaire a échangé sa liberté contre la vie de son enfant et accepté de collaborer avec la dictature, en particulier au Centre pilote de Paris. Traître aux yeux de tous, avec la survie pour seul objectif, elle va disparaître.
Elsa Osorio construit un kaléidoscope vertigineux et bouleversant. Les péripéties s’enchaînent, haletantes : tortionnaires mafieux, violence, passion amoureuse, habileté à jouer avec les identités clandestines, dans un intense suspense psychologique. L’auteur de Luz ou le temps sauvage atteint ici le sommet de son art de romancière profonde et habile.
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04
Né un mardi de Elnathan John ( Métailié)
Dantala vit dans la rue avec les voyous de Bayan Layi, fume la wee-wee sous le baobab, fait le coup de poing pour le Petit Parti. Souvent, les bagarres tournent mal mais, comme on dit, tout ce qui arrive est la volonté d’Allah. Un soir d’émeutes, pris en chasse par la police, il doit s’enfuir.
Sans famille, il trouve refuge à Sokoto auprès d’un imam salafiste. Il apprend l’anglais avec son ami Jibril, tombe amoureux, psalmodie l’appel à la prière, lit tout ce qu’il peut. Le gamin naïf mais curieux découvre l’étendue de ses contradictions et la liberté de la pensée, et gagne sa place et son nom dans un monde chaotique et violent. Alors que les tensions entre communautés ne cessent de croître, un imam irascible fait sécession et part à la campagne fonder une secte extrémiste.
Loin de l’exotisme et du tiers-mondisme bien-pensant, Elnathan John nous emmène dans une région dont on ignore presque tout : harmattan, poussière des routes, vendeurs de koko, et le goût du dernier morceau de canne à sucre – le meilleur. On brandit des machettes, on assiste à des matchs de lutte, on prend toutes sortes de transports, on marche, on court, on aime, on est Dantala de bout en bout, passionnément. Un formidable roman d’apprentissage, sensible et poignant, dont on sort complètement retourné.
05
Taqawan de Eric Plamandon (Quidam éditeur)
Roman noir, roman politique (forcément), roman historique, roman écologique et roman intelligent, Taqawan réussit, en moins de 200 pages, à transporter le lecteur, à l'émouvoir, à l'impliquer. Une totale réussite. C'est que l'auteur, Eric Plamondon, s'y prend avec une certaine malice. Il ne se contente pas de raconter l'histoire d'un trafic d'enfants, une sombre affaire de pédophiles au coeur de la réserve indienne de Restigouche (ou Listiguj) à l'est de Québec. Non, Plamondon place cela au moment des incidents du début de l'été 1981 lorsque le gouvernement québecquois demande aux pêcheurs indiens de retirer leurs filets de pêche au saumon pour des questions de quotas. Les Mi'gMac, la tribu locale, refusent, s'opposent et les forces de l'ordre débarquent en force dans la réserve, interpellent, placent en détention, avec un déchaînement de violences hallucinant, tout ça pour quelques poissons ! L'auteur, vivant désormais dans le Bordelais, situe son intrigue à cet instant-là. Et si celle-ci est très bien ficelée, punchy et tendre, mais classique, avec notamment cet indien William - aussi appelé Taqawan, du nom du jeune saumon qui revient vers son cours d'eau natal - le brio de ce livre réside en partie dans les pas de côté de la narration. Un court chapitre pour raconter le respect des indiens envers les proies qu'ils chassent, un autre pour une recette de soupe aux huîtres, un autre qui évoque le massacre des bisons par les premiers Américains pour affamer les Indiens des Plaines, sans oublier l'histoire de ces peuples nomades partis d'Asie centrale, passés par le Détroit de Béring pour arriver là, en Gespe'gewa'gi, la fin des terres. Avec finesse, en quelques phrases, Plamondon conte une histoire tragique, faite de trahisons, de coups fourrés, d'incompréhensions, "comment faire comprendre à un Indien la nécessité de tondre l'herbe autour de sa propriété pour que ce soit beau et propre ?" Rédigé par Christophe Laurent
06
Xango de Gildas Giraudeau (Au delà du raisonnable)
Sur une plage de Perpignan, le cadavre d'un homme décapité. Autour de lui dans le sable, des signes tracés interpellent une enquêtrice de la PJ qui vient d'être affectée dans le sud. Laurence Gueguen croyait pouvoir cacher son passé de docteur en psychologie, mais ses connaissances en symbolique et le lien qu'elle établit rapidement avec une divinité yoruba et d'autres meurtres similaires vont la mettre au centre d'une enquête que se partagent la PJ et les services secrets, car deux des victimes sont des Français. Les recherches s'orientent vers l'Argentine, où toutes les victimes occupaient des postes dans l'armement dans les années 80. Le cartésianisme de l'enquêtrice se heurte aux incohérences temporelles comme si Xangô, divinité yoruba de la foudre brouillait lui-même les pistes.
07
Obock de Jean-Jacques Salgon (Verdier)
Il y a des noms de villes qui semblent condenser tout le pouvoir attractif d’un lieu, toute la mythologie sur quoi se fonde notre désir de voyager. Ainsi Tombouctou, Zanzibar, Vancouver ou Valparaiso…
C’est le nom d’Obock, celui d’une ancienne colonie française devenue aujourd’hui port de la République de Djibouti, qui est à l’origine de ce récit et du voyage que Jean-Jacques Salgon entreprend en février 2016 pour, selon ses mots, aller « visiter ce qui n’existe plus ». Que Rimbaud et l’explorateur nîmois Paul Soleillet s’y soient un jour croisés, aient pu s’y entretenir de leurs projets commerciaux et des périls encourus sur les pistes qui conduisaient leurs caravanes vers le royaume du Choa, que leur vie aventureuse ait trouvé, sous ces climats hostiles, chacune à sa façon, sa fin précoce, voilà qui donne un relief particulier aux évocations dont ce livre est tissé.
Une exploration méthodique de la vie de Soleillet, infiniment moins connue que celle de Rimbaud (alors qu’une situation inverse prévalait de leur vivant), constitue le fil d’Ariane qui nous guide vers ces contrées éloignées à la fois dans l’espace et le temps. Pour les deux trafiquants, l’Abyssinie fut un rêve, un rêve commercial, obstiné, dévorant. C’est vers ce rêve « où filtraient les élans d’une véritable passion géographique » que ce livre nous entraîne.
08
Quatres lettres d'amour de Niall Williams(Héloïse D'ormesson )
Après une jeunesse paisible sur une petite île au large de Galway, Isabel Gore se résigne à un mariage de raison.
Dans la banlieue de Dublin, l’enfance de Nicholas Coughlan chavire le jour où son père abandonne son travail pour devenir peintre. À sa mort, le jeune homme se met en quête de sa dernière toile en possession de la famille Gore.
Dès l’instant où Isabel et Nicholas se rencontrent, ils sont foudroyés. C’est pourtant sans espoir. À moins que le ciel ne vienne en aide aux amants séparés…
Quatre lettres d’amour ne craint pas de s’aventurer sur le terrain du merveilleux, et nous dit l’âme irlandaise, la magie d’aimer, l’enfance perdue et le miracle d’être vivant. Un récit flamboyant où chaque signe du hasard est une promesse d’enchantement.
09
Ma zad de Jean-Bernard Pouy (Gallimard)
Camille Destroit, quadra, responsable des achats du rayon frais à l'hyper de Cassel, est interpellé lors de l'évacuation du site de Zavenghem, occupé par des activistes. À sa sortie de GAV, le hangar où il stockait des objets de récup destinés à ses potes zadistes n'est plus qu'un tas de ruines fumantes, son employeur le licencie, sa copine le quitte... et il se fait tabasser par des crânes rasés. Difficile d'avoir pire karma et de ne pas être tenté de se radicaliser!
Heureusement, la jeune Claire est là qui, avec quelques compagnons de lutte, égaye le quotidien de Camille et lui redonne petit à petit l'envie de lutter contre cette famille de potentats locaux, ennemis désignés des zadistes, les Valter.
10
Armaguedon strip de Fréderick Houdaer( le dilettante)
Bon sang ne saurait mentir. Il y a pourtant des cas, extrêmes, où votre sang vous trahit. C’est ce que manque d’expérimenter Véronique Cordier, mère de famille divorcée et membre convertie des Témoins de Yahweh et, à ce titre, infatigable démarcheuse évangélique et démonstratrice biblique. Salement percutée à un carrefour, gisant sur le billard, sa vie ne tient plus qu’à un fil qui prend hélas l’aspect maléfique d’une perfusion. « Le sang de ton prochain, jamais ne siphonnera », proclament les Témoins, nul ne va outre. Une limite que finissent par mordre Éphèz et Isa, ses propres rejetons, donnant feu vert à une médecine qui, au final, ne franchira pas la ligne rouge. Un sang, d’ailleurs, dont ils n’ont guère cure : l’un dessinateur de BD, pur traceur et encreur strict, l’autre étant militante végane. L’événement ayant secoué la vie du trio, et après la visite à l’appartement maternel submergé par la propagande religieuse, les enfants se mettent à réinterroger la personnalité de leur mère. C’est là qu’intervient le talent redoutable de Frédérick Houdaer, nous montrant comment l’intégrisme biblique de la mère, sa folie compacte rayonnent, pèsent et contaminent leurs vies. Une angoisse sourde, un malaise latent qui, masqués par la fausse décontraction du récit, amènent à un dénouement inattendu. Qu’il soit bon ou mauvais, votre sang ne vous lâche pas, c’est sans doute la morale de cette singulière histoire.
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